LORSQUE LES YEUX REGARDENT ITHACA

 Toi comme moi, tu sais qu’il y a un lieu possible là où les pommes ont le cœur aussi vert que les rêves. Tu sais qu’il est nécessaire que tout change pour que tout reste pareil ; tu sais que la vérité conquiert les espaces de l’âme et que la liberté c’est le mot le plus défendu jusqu’à la mort. Tu sais, à la fin, que l’espoir est à côté des optimistes, des naïfs, des rebelles …C’est-à-dire, des gens comme nous. Nous que naviguons depuis des années à la recherche d’Ithaca, celle terre promis, celui des pommes avec le cœur de rêve. C’est tout à fait surprenant que lors de la visite de cette exposition, de ce paradis, n’importe qui peut trembler, comme moi je le fais au loin, de chaleur et de désir, d’intuition et de verses. Nous ceux que cherchons Ithaca, nous l’avons trouvée.

 Toi comme moi, tu sais que la poésie c’est une arme chargée de futur ; que la pluie ne succède que dans le passé et que même s’il n’y a pas de chemin, nous le construisons à coup de dents de lumière et de couleurs.

 Merci à la vie ! Merci à toi, artiste aimée, pour ta générosité picturale qui persiste à poursuivre la nuit à coups de pinceaux et de chanson, de bohème et d’accolades. Ma chère artiste, tu es en train de peindre notre existence comme s’elle était moins tragique et plus joyeuse avec l’envie de tracer des beaux horizons où arriver à se perdre. Pour nous aimer. Nous aimer comme nous le faisons à ce moment là, mon cœur. Je le sais. C’est pourquoi j’écris ces mots, pour que le future devienne tout de suite un symphonie de bisous en frôlant tes doigts voire tes yeux. Ceux yeux que enfin regardent Ithaca et, qui la voient aussi belle, déguisée avec la peau de l’art ; plein d’un plaisir que coule sur l’avidité plus transparente, pour les coins de la félicité dans laquelle nous nous perdrons pour toujours, mon cœur. Pour toujours